les accros-phènes

Publié le par ED

Punaise. Aujourd'hui je vais mieux et ca fait du bieeeeeen!

Bon, le xanax n'est probablement pas étranger à çà, mais je crois avoir mis à profit la tranquillité qu'il me procure.

Résultats de mes pêches du jour:

http://www.tinnitus.org.uk/tinnitus-and-stress

et

http://www.tinnitustalk.com/threads/doing-nothing-worked-for-me.4778/

et

"comment bien vivre avec des acouphènes" du Dr Peignard.

Bon, j'avoue, j'ai pas lu le dernier livre encore en entier. Mais voilà ma théorie:

il y a des gens qui ont des ac objectifs: allez voir un toubib qui va vous soigner ca.

il y a des gens qui ont des ac subjectifs, parmis lesquels, ceux qui ont des problèmes d'audition, ceux qui n'en ont pas.

Parlons de ceux là. Comme je ne crois pas moi-même avoir de problèmes d'audition, quoiqu'en dise ma femme (j'augmente le son de la tv car elle parle toujours... c'est pour masquer le bruit), je ne veux pas être catégorique quand au fonctionnement de ma méthode pour ceux qui ont un problème de surdité mais je sens que ça peut marcher.

L'idée pour gérer les acouphènes, c'est comme celle pour arrêter la clope (bon j'ai des acouphènes et en ce moment je fume et je sens que ça me crédibilise pas mais quand même, j'aurais pu vous cacher tout ca). Pour la clope, pour arrêter de fumer, l'idée consiste à arrêter de mettre des clopes dans son bec et de tirer dessus, tout en se convainquant que c'est facile (bon ok, çà à l'air con mais jetez donc un oeil sur "La méthode simple pour en finir avec la cigarette" d'Allen Karr, c'est d'une efficacité redoutable). Pour les acouphènes, idem: faut juste arrêter de les écouter. Mais comment?

Je crois que la raison pour laquelle on les écoute, c'est que fondamentalement ils nous font chier. On entend le "tiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii" et on se dit:

0) je l'entends, je l'entends... ô râge, ô désespoir...

1) je ne vais pas vivre toute ma vie avec cette merde

2) je ne vais pas le supporter longtemps

3) il me gâche la vie

4) il va augmenter progressivement et je vais avoir l'impression de vivre sous une réacteur d'A320 en vol le restant de me jours

5) je vais me jeter d'un pont

Pour se convaincre de notre théorie, on focalise bien dessus, on se le colle bien dans les oreilles/la tête, et on veut partir en courant. Sauf qu'on vit pas longtemps sans sa tête (quoiqu'il y en a, on se demande), et qu'il nous suit. A l'instant ou je vous parle j'ai fait Dordogne->Loire Atlantique->Région Parisienne->Lorraine en une semaine.

Alors voilà, j'ai arrêté de courir, et mon "tttiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiittt" et moi même on s'est mis à cogiter (moi surtout, lui me fait juste chier). J'ai lu beaucoup aussi la littérature scientifique sur le sujet (votre serviteur est scientifique de métier). Et franchement, ça fait deux jours que ça va beauuuucoup mieux.

Voilà ce qui j'espère peut m'aider, voir même vous aider avec un peu de chance.

D'abord, tentons de comprendre le phénomène (ça concerne les acouphènes induits par le stress, mais la solution est la même pour les gens ayant des problèmes de surdité. Dans les deux cas le résultat est le même, on entend un putain de bruit)

a) Je pense que TOUT le monde a des acouphènes (cf expérience de Bergman), ou plus concrêtement un petit bruit dans l'oreille, perceptible dans le calme ("bruit du silence" selon le Dr Peignard)

b) Je pense que PRESQUE-TOUT le monde s'en fout sauf ceux qui se stressés, ou anxieux, ou hypervigilant ou dépressif, qui eux ne s'en foutent pas. Ceux là rentre dans des rétro-actions du type "fight or flight", et finissent par porter l'acouphène à leur conscience.

c) Etre conscient du truc n'est en soi pas grave: l'information "tiiiiiiiiit" ne sert à rien, et mis à part ceux qui entendent l'Aria de Bach, il n'y a rien à en tirer, donc les gens normaux relèguent ça illoco presto dans leur inconscient (là où on met toute la merde qui ne sert à rien, vous apprécierez la finesse de mes connaissances en matière de psychanalyse)

d) Les gens appartenant à la catégorie sus-mentionnée (anxieux and co) eux ne s'en foutent pas. Du coup, le signal est associé à une émotion négative, qui mobilise encore plus la vigilance, et accroît la PERCEPTION du signal. Et là, la magie opère, on a de la misère, on a des acouphènes, etc, etc...

Je sais bien que je ne vais pas avoir le prix Nobel avec cette théorie, mais ce petit modèle décrit je pense assez bien ce qui se passe dans le cerveau tordu des gens de mon espèce et est suffisant pour avoir une vague idée de ce qui se passe, et proposer des comportements permettant d'inverser le processus.

Voilà donc le but de ce billet: les démarches à adopter, pour s'en sortir!

L'idée consiste à se mettre dans un état d'esprit dans lequel la perception du signal n'est associée à aucune émotion particulière (pour stopper le cercle vicieux). Rien à foutre. Mais pour ca, faut quand même garder en tête quelques idées rassurantes:

I) Etat d'esprit:

I-a) NON le signal ne va pas augmenter. Si on est stressé ou déprimé, on le PERCOIT plus fort, mais c'est tout

I-b) NON le signal ne va pas augmenter. La journée, à part ceux qui ne gèrent plus du tout le truc, il y a des choses à faire, qui impliquent, d'échanger, de parler, etc. Notre cerveau ré-étalonne donc en permanence le spectre d'intensité des fréquences utiles à notre vie, histoire qu'on puisse continuer à vivre (d'ailleurs, ce bruit, on ne l'entend plus quand on est bien occupé, ou dans un environnement bruyant).

I-c) NON le signal ne va pas augmenter: si on a réussi à l'augmenter on peut le stabiliser et le diminuer

II) Aide:

Si on arrive vraiment pas à se calmer naturellement, il faut voir un Dr qui peut (s'il le juge nécessaire et utile) vous donner des calmants. Je ne pense pas que les somnifères-anxiolitiques-anti-dépresseurs soient utiles à terme, mais il faut profiter de l'acalmie qu'il offre pour mettre en place votre stratégie, et se mettre dans l'ETAT D'ESPRIT idoine.

III) Action:

Le signal ne va pas augmenter, tout va bien se passer. Donc l'idée c'est maintenant comme pour la clope (faut vraiment que vous lisiez ce bouquin, même si vous fumez pas!): le but est de finir par n'en AVOIR STRICTEMENT rien à faire de l'acouphène. Imaginez, vous vous balladez et tout à coup "tiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii". Donc là, avant, vous auriez ruminé votre désespoir, votre malheur. Et ben là, non! Ecoutez le, ce "tiiiiiiiiii" si ça vous chante, puis pensez à autre chose. Mais SURTOUT, pensez qu'à chaque fois que vous réussissez à la faire, c'est un coup violent qui est porté à ce petit monstre hurleur. Pensez que ce "tiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii', et bien c'est son cri de désespoir! Et pensez à AUTRE CHOSE! Vous avez probablement d'autre centres d'intérêt que l'acouphène, je suis sûr? (à moins que vous soyez ORL-acouphénique mais là... faut voir)

Cas particulier: le soir au coucher, et le matin au réveil. Ne stagnez pas au pieux, à écouter votre copain hurleur. Occupez vous, lisez, mettez une ambiance sonore. Si vous pensez que vous allez passer la nuit éveillé, et bien peut être, mais pas les bras croisé à écouter ce truc qui ne sert à rien. Lisez, regardez la télé, massez vous la base de la nuque, et pioncez. Au réveil, si vous entendez votre ami, très bien: douche, et on recommence. Chaque fois que vous entendez le signal, et chaque fois que vous réussirez à penser à autre chose, vous marquez des points.

En fait, je ne crois pas que les acouphènes nous poursuivent... C'est nous qui les poursuivons... Sommes nous des accros-phènes?

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article