Loom is good!

En matière d'acouphènes, les plus grandes batailles se perdent la nuit, lorsqu'il faut s'endormir.
Caro venait de fermer les yeux, mon épisode de game of thrones de se terminer, et j'étais seul avec mon petit sifflement. Gros sifflement.
Énorme. Écrasant. Ce n'est pas vrai... L'intensité a explosée... Une vague de peur, de panique, un brouhaha chuintant et sifflant me claque contre le silence de cette nuit de campagne. Inacceptable, insurmontable. Éventuellement dans l'instant mais pas sur le long terme... Je garde en tête la réplique du maître d'arme d'Arya: "la seule chose qu'il convient de dire à la mort c'est: pas aujourd'hui". Cette phrase faisait écho a celle de Jérôme quelques heures plus tôt: "quand tu comprends qu'il s'agit de survie, tu apprends à lâcher. Pas le choix". Je sais bien que ce bruit est normal, que seul ma vigilance l'exacerbe. Quand je cède au sommeil, l'instant précédant l'inconscience, je lâche prise et je vois que tout se passe bien pourtant.
Ne pas lâcher. Voilà bien mon problème... Hypervigilance, hyper contrôle. Ça, je ne le contrôlerai pas: il ne faut surtout pas. Je suis sans une voiture (jaune, allez savoir). La voiture accélère dans des lacets. Quand je tourne le volant légèrement à droite la voiture vire légèrement à gauche. Je sors progressivement de la route mais ne la perds pas de vue. Que dois je faire?

Journée inégale: matin pas si mal mais résurgence du bruit pendant notre ballade a la fête. Je parle avec Caro, je pense au bruit, je plaisante avec Braseille, je pense au bruit, je mets les pieds dans la Drône, je ...
ne pense pas au bruit.

Caro me force a confectionner un bracelet: cela me détend. On enchaine par une baignade au pont. Je décide de quand même me remettre a fumer au retour, je fais quelques tirs au stand paintball, nous mangeons une crêpe choco et Louise et Caro font un tour de manège. Est ce cela ou l'effet des 4 ampoules de lithium, celle des oligoéléments ou celle de la melatonine (j'ai commence tout cela la veille) mais toujours est il que je n'entends plus les sifflements! De temps en temps je les devine mais a peine! Que cela fait du bien! Ils ne réapparaissent qu'après notre épisode de Game of Thrones, et pour la première fois je sens que cela ne me dérange pas: aucune émotion associée a leur écoute, ce soir je gagne la bataille! La nuit est pourtant légère (clope?) et Louise se réveille plusieurs fois. A chaque fois je les entends. A chaque fois je les ignore, et me rendort. La victoire est bien de mon côté.